A l’issue de 3 jours hyper intenses à la Kubecon, je me suis rendu compte que dans l’article sur le dernier jour, j’avais eu envie de mettre un énorme pavé sur mon ressenti, en plus d’un résumé des confs de la journée.
Le paragraphe en question a tellement grossi que c’est devenu un article à part entière ;-)
Si vous voulez plutôt un résumé condensé des 3 jours de Kubecon et ce que j’en ai retiré, je vous propose donc d’aller relire les articles que j’ai rédigés pour l’occasion :
- KubeCon Europe 2021 - Récap’ du mercredi
- Kubecon Europe 2021 - Récap’ du jeudi
- Kubecon Europe 2021 – Récap’ du vendredi
Autre point intéressant, les talks sont maintenant disponibles sur Youtube, si vous voulez les voir/revoir : https://www.youtube.com/playlist?list=PLj6h78yzYM2MqBm19mRz9SYLsw4kfQBrC
Zoom fatigue? Nope
D’abord, le plus obvious et qui m’inquiétait le plus : garder la concentration sur des vidéos en ligne pendant 3 jours, c’est fatiguant et j’avais surtout peur que ça devienne bardant.
Mais après un an majoritairement en télétravail (et même plus récemment, 1 seul jour de présentiel par mois), je n’ai pas tellement ressenti de difficultés particulières. La qualité des talks y était certainement pour beaucoup. J’étais assez bien installé, alternant entre mon bureau et mon canap’ + TV.
Le plus dur sur ce côté online était finalement la programmation extrêmement rapprochés des créneaux horaires. 15 minutes entre chaque session ET pas de pause déjeuner. Les organisateurs ont réellement déconné sur ce point.
Un collègue, à juste titre, m’a dit : « ils ont réussi à reproduire le stress de devoir passer d’une salle à une autre située de l’autre côté du site, alors qu’on a pas à bouger de son bureau » et il a 100% raison, je n’aurais pas dit mieux.
Si vous organiser une conférence vous aussi sur une journée ou plus, par pitié, laissez nous une pause de 30-40 minutes entre midi et deux !
Screugneugneu…
Talk enregistrés, keynotes surjouées
Le fait que les talks aient été pré-enregistrés n’était pas tellement un handicap.
Même si ça paraissait effectivement moins naturel qu’un live, ça a permis aux speakers de répondre aux questions au fur et à mesure du talk et finalement, dans l’ensemble l’expérience était différente mais pas moins satisfaisante.
En revanche, en voulant faire quelque chose de plus « spectaculaire » pour les keynotes (enregistrées avec plus de budget, blagues et effets spéciaux) les organisateurs se sont un peu perdus. Faire une vidéo amusante, ça ne s’improvise pas et plusieurs keynotes étaient surjouées au point que ça en soit dérangeant.
Je n’ai pas la solution miracle pour faire des keynotes engageantes et mémorables préenregistrée et en ligne (car on ne peut pas véhiculer l’émotion comme on peut le faire « on stage »), mais ce n’était pas la façon d’y parvenir…
Anxiété sociale
Je fais partie des gens qui subissent leur (légère) anxiété sociale (j’ai peur d’appeler un restaurant pour commander une pizza par exemple) et rencontrer des gens nouveaux est parfois une épreuve.
Pour autant, ce qui est vraiment utile en conférence, c’est qu’on se retrouve avec des professionnels qu’on rencontre au hasard de la conférence.
Une fois la barrière de discuter avec un inconnu passé, on peut échanger nos idées, notre contexte, nos astuces, et ainsi se confronter à des opinions ou des solutions qu’on aurait jamais envisagées autrement. A vue de nez, je dirais que c’est 30% de l’intérêt technique d’une conférence comme la Kubecon.
En ligne, pas (ou peu) de rencontres au hasard. Même si des événements étaient planifiés pour essayer de créer un peu ce genre de rencontres, je trouve (personnellement) que la sauce ne prend pas…
Dommage.
Les conférences sont une bulle, un bol d’air
Sors de ta bulle viens à TULLE
C’est aussi un des enseignements les plus négatifs de cette Kubecon : les conférences à distances sont plus dures à tenir car on est plus facilement mobilisable sur autre chose…
Malheureusement pour moi, une partie des conférences du vendredi ont été un peu « polluées » par un « incident » en prod chez nous (ou plutôt, un change mal préparé, 100% de mon fait).
En conférence « IRL », ce genre d’interférence aurait été moins impactant pour moi car j’aurais été moins sollicité (ou moins vite).
J’avais essayé de prévenir et de m’organiser pour ne pas avoir de travail en plus de la Kubecon pendant ces 3 jours. Au final, je me suis retrouvé à bosser tard jeudi soir et tôt vendredi matin car je n’ai pas « su » (ou voulu, car personne ne m’a mis le couteau sous la gorge) dire « non » à une petite modif qui s’est retrouvée être pas si triviale que ça.
J’ai eu tort, ça me servira de leçon.
Conclusion
Malgré quelques points négatifs (surtout le dernier), faire une Kubecon en ligne n’était pas un exercice vain. Je repars avec beaucoup d’idées, beaucoup de motivation.
Comparé à la Kubecon EU 2018 à laquelle j’avais assisté en vrai, il y a eu beaucoup moins de talks sur les services mesh. Je ne sais pas si cela signifie que la hype est passée ou que tout le monde a intégré cette brique chez soi…
Côté CI/CD, je note une réelle traction pour FluxCD, avec plusieurs talks à ce sujet.
Post Kubernetes 1.21 et le drama avec docker-shim, il y a forcément aussi eu quelques talks sur les runtimes et plusieurs talks sur la façon de gérer des communautés.
Côté réseau et sécurité, la star de cette édition était sans conteste eBPF sous toutes ses formes (CNI Cilium, Falco and co pour la sécurité au runtime).
Ça chamboule un peu mes plans au boulot, car je n’avais pas prévu de tester Cilium mais l’engouement pour l’outil me fait douter de certains choix techniques (la CNI, que j’aurais challengé de toute façon, mais pas forcément dans cet ordre de priorité).
Bref. C’était compliqué car 3 jours intenses, mais c’était utile.
Les confs en lignes, c’est bon. Mangez-en !