Vraiment, si vous aimez les RPG, achetez-le
C’est probablement la “hot take” la moins “hot” de ce blog.
Malgré quelques (rares) détracteurs, avec 13 nominations et 9 victoires aux Game Awards, dont celui de GOTY (Game of the year), je ne prends pas trop de risque à dire que Clair Obscur: Expedition 33 est un jeu excellent.

Après 4 mois de gaming et 80h au compteur Steam, je peux le dire : je me suis éclaté et ce jeu fait clairement partie des jeux vidéo qui m’auront marqué.
Attention : ce post contient probablement de légers spoilers (mais bon, quasiment un an après la sortie, difficile de faire sans). Pas de révélations sur l’intrigue ou l’histoire en tant que telle, mais des détails qui pourraient vous mettre la puce à l’oreille, une fois que vous serez dans le jeu.
Quelques réticences au début
Vous l’aurez compris, le jeu étant sorti en début d’année, j’ai mis du temps à rejoindre la hype.
D’abord, j’étais occupé à finir le 2ème opus de la série Plague Tale (Requiem), autre jeu avec lequel j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer (mais pas autant).
Ensuite, j’avais un peu peur que la mécanique de combat soit dure, voire impitoyable, à l’instar d’un Elden Ring.
Je suis pas venu ici pour souffrir, OK !?
Pour ceux qui l’ignorent encore, le jeu est un RPG qui repose sur un mécanisme de combats tour par tour en 3v3 (max). Chaque personnage a des capacités et même un style de combat qui lui est propre. On débloque des capacités actives au fil de l’eau. Lorsque c’est le tour de l’ennemi, il faudra parer ou contrer les attaques adverses en appuyant sur un bouton “au bon moment”. C’est cette partie qui me faisait très “peur”.

Au final, le jeu est plutôt accessible en termes de difficulté. J’ai joué en “normal”, et il y a assez peu de combats qui m’ont donné du fil à retordre, sans pour autant avoir à grinder pendant des heures (sauf pour le contenu post-game. On en reparlera).
L’exploration de chaque recoin est récompensée par du loot qui vous donnera des capacités passives et augmentera vos statistiques. Cette exploration permet de rendre le jeu même presque simple.
Seul bémol du côté des parades/contres : les indices pour deviner quand parer sur certains mobs sont parfois uniquement sonores (notamment en début de jeu). Certaines personnes ayant des déficiences auditives m’ont remonté être très désavantagées.
Meilleure DA, meilleure histoire
Inutile de tourner autour du pot. Le jeu est magnifique. Pas tant graphiquement : j’ai été un poil déçu. Loin d’être moche, on est un cran en dessous en termes de détails que Plague Tale Requiem que j’ai fini juste avant. Mais le jeu se rattrape très largement par une direction artistique de très grande qualité.
J’ai d’ailleurs demandé à ma famille le livre Artwork “L’art de Clair Obscur: Expedition 33” pour Noël.
C’est très varié. C’est beau. Poétique souvent. Parfois cauchemardesque. Toujours réussi.

Les cinématiques sont aussi très réussies.
En ce qui concerne l’histoire, elle est belle, et réserve quelques surprises (en tout cas, je me suis fait avoir plusieurs fois). L’univers, (micro spoiler) sur le thème de la peinture, est hyper riche et les métaphores sont omniprésentes.
Après avoir fini le jeu, j’ai dû regarder une vidéo intitulée “L’Histoire de Clair Obscur Expedition 33 expliquée”, qui dure 1h45 (!!!) pour comprendre que j’avais loupé un paquet de détails (et il y en a encore beaucoup d’autres).
Le lore autour de ce jeu est extrêmement riche, et je ne suis pas d’accord avec certains qui disent qu’il n’y a pas de matière pour un spin-off (a minima l’expédition 00).
Les personnages principaux sont attachants. Si on n’adhère pas forcément à tous les personnages, notamment certains dont l’archétype est peut-être un poil forcé, on trouve forcément un perso qui nous parle. Moi c’était Lune, j’ai vraiment adoré son histoire et la personnalité de la “magicienne” du groupe.
Au point que j’ai passé plusieurs heures à gribouiller ça, comme une façon de tirer un trait (avec ce blog post) sur cette belle histoire que le studio Sandfall m’a fait vivre.

La musique composée par Lorien Testard (également sacré aux Game Awards) et chantée par Alice Duport-Percier est sublime. La BO est dans ma playlist Deezer depuis plusieurs mois (quelques titres seulement, car il y a 8h au total). Je n’ai pas poussé le vice à essayer d’avoir une place pour un des concerts live qui passent en France et dont les billets se sont arrachés en quelques heures (minutes ?).
Le jeu n’est pour autant pas parfait
Au-delà de ce qui a fait son succès, on peut tout de même reprocher 2-3 trucs au titre. J’ai déjà parlé du fait que certains combats ne sont pas super “accessibles”.
Il y a aussi une histoire qui tire parfois un poil trop dans le pathos. Quand c’est subtil, ça embarque. Quand c’est forcé (notamment le prologue, mais pas seulement), moins.
Les plus gros points noirs, selon moi, sont :
- l’UI, en particulier “late game”, où on a une quantité de “pictos” (l’équipement qui change vos stats et vos capacités) faramineuse, ultra pénible à équiper / déséquiper
- la façon dont l’histoire a été rythmée
En théorie, l’UI a été améliorée dans la mise à jour “Thank you” qui vient de sortir et qui ajoute aussi une nouvelle zone à explorer (post-game). J’ai hâte de tester.

Et donc, cette histoire de rythme ?
La progression des niveaux est assez lente en début de jeu, ce qui laisse penser à un jeu très long (genre les 100h de BG3). En réalité, l’acte 2 passe assez vite et la montée de niveaux devient d’un coup extrêmement rapide. Au point qu’on arrive à l’acte 3 entre le niveau 40 et 50 et qu’il faudrait en théorie accomplir le “combat final” directement. C’est d’ailleurs ce qui est attendu.
Je déteste ces jeux qui forcent à terminer l’histoire sans avoir fermé tous les arcs narratifs secondaires (en particulier quand il s’agit de l’histoire des protagonistes principaux, permettant de débloquer les compétences “ultimes” au travers des quêtes personnelles).
J’avais déjà eu ce souci avec “Skyrim”, avec un combat final ridicule contre le big boss quand on est niveau 80 (ou même 60). J’ai eu le même souci avec Clair Obscur, avec un combat final sans aucune difficulté niveau 60. Clairement, le jeu est calibré pour laisser une grosse part du jeu en post-game, ce que je déteste d’habitude.
D’autant plus que ce contenu post-game vaut largement le coup, avec des challenges très cools, beaucoup de variété, une plongée encore un peu plus profonde dans le lore du jeu. Je suis content de m’être forcé à continuer APRÈS la fin de l’histoire, clairement j’aurais loupé quelque chose de génial.
Dernière râlerie, surtout post-game, on est perdu sur la carte principale. Difficile de comprendre “où” il faut aller. Il manque aussi une zone (probablement corrigé avec la mise à jour “Thank you”) entre le niveau 90 et 99, qui m’a obligé à grinder la zone la plus “dure” pendant quelques heures. Heureusement il y a des astuces pour passer ça en 30 minutes chrono (vous pouvez me demander si vous voulez).
Conclusion
Malgré tout, pas de quoi gâcher mon plaisir. Je me suis engouffré la tête la première dans cette histoire. J’ai pris du plaisir dans toutes les cinématiques, toutes les discussions sur le camp. J’ai adoré galérer contre le Serpentphare et Le Glissando Chromatique (parce que j’étais trop bas niveau dans les deux cas).


Ce jeu est sans aucun doute le GOTY, il a touché beaucoup de monde, moi inclus. J’ai du mal à le laisser partir pour passer à un autre jeu. J’espère que cet article (et finir “Thank you”) m’aidera à y parvenir.
Et je vais quand même sortir une “hot take” parce que je ne peux pas m’en empêcher. (SPOILERS)
J’ai cru comprendre que “la fin” la plus choisie était celle de Maëlle. C’est évidemment Verso qu’il fallait choisir… J’ai le cœur gros rien que d’y penser, mais il n’y a pas de doute possible.

Je choisis Verso à 100%. Une vie à aimer > une vie à peindre.
Voilà.